Trois corps différents, une même leçon

Par Javi Molero – BioTouch Method®

La semaine dernière, j’ai travaillé avec trois personnes complètement différentes.

Un sportif.
Un travailleur de bureau très engagé dans son quotidien.
Et une personne avec très peu de mobilité.

Trois vies différentes.
Trois routines différentes.
Trois corps différents.

Et pourtant, les trois sont venus avec la même plainte :
une douleur locale dans le bas du dos.
Pour deux d’entre eux, il s’agissait d’une problématique discale.
Pour le troisième, non, simplement des années de mauvaise posture, de rigidité et de déconnexion corporelle.
Sur le papier, ils n’avaient rien en commun.
Dans le corps, beaucoup plus qu’ils ne l’imaginaient.

Nous n’avons pas “juste fait un massage”

Nous ne sommes pas restés uniquement sur la table.
Nous avons bougé.
Nous sommes allés dans l’espace de mouvement.
Nous avons exploré la mobilité.
J’ai observé comment ils se penchaient, comment ils ouvraient, comment ils fermaient, comment ils compensaient.
J’ai regardé leurs habitudes.
Leur routine.
Leur façon d’habiter leur corps.
Et très vite, une chose est devenue évidente :
aucun des trois ne coordonnait réellement la respiration avec le mouvement.
Pas une “mauvaise respiration”.
Quelque chose de plus subtil, et de plus limitant.

Ils ne savaient pas quand ils respiraient

Je leur ai posé une question très simple :
« Quand tu ouvres ton corps, tu inspires ou tu expires ? »
Les trois se sont arrêtés.
Ils ont réfléchi.
Vraiment réfléchi.
Et ce silence en dit long.
Respirer ne devrait pas être quelque chose qu’on calcule.
Et pourtant, pour beaucoup de personnes, le lien entre mouvement et respiration s’est complètement perdu.
Ils bougent… et oublient de respirer.
Ou ils respirent… mais pas d’une manière qui soutient le mouvement.
Et ça, c’est crucial.

Le malentendu qui bloque la mobilité

Voici ce que j’observe très souvent :
Quand une personne veut aller plus loin — s’étirer davantage, performer, “s’ouvrir”,
elle se crispe.
Elle pousse.
Elle bloque sa respiration.
Très souvent, cela se produit pendant l’expiration.
Elle expire… puis elle bloque.
Elle ferme la gorge.
Elle verrouille le ventre.
Elle force la posture.
Et immédiatement, le corps se protège.
C’est là que naissent beaucoup de limitations de mobilité,
non pas par manque de souplesse, mais parce que le système nerveux ne se sent pas en sécurité.

La vraie règle est simple, mais rarement transmise

Le mouvement s’améliore pendant l’expiration.
Une vraie expiration, fluide, non bloquée, diminue naturellement le tonus musculaire.
Elle calme le système nerveux.
Elle rend le fascia plus réceptif au mouvement.
Mais seulement si l’expiration reste vivante.

C’est pour cela que la vraie séquence est :

Expire → adoucis → laisse faire → bouge

et surtout pas :

Expire → pousse → bloque → force

Une fois que les personnes ressentent cette différence dans leur corps, tout change.

C’est là que commence réellement mon travail manuel

Quand je suis à côté de mes clients, les mains posées, en train de guider le mouvement, je ne fais pas “des techniques”.
Je me place comme un maître guerrier du Kalari Marma, dans le sud de l’Inde, ancré, précis, patient.
J’attends le bon moment dans l’expiration.
Je stimule les points justes.
J’aide à réhydrater des connexions fasciales fermées depuis des années.
Je suis le rythme de leur respiration au lieu d’imposer le mien.

Toucher.
Respiration.
Mouvement.

Tout doit parler le même langage.
Il y a une puissance discrète dans ce moment,
pas quelque chose qu’on impose,
quelque chose qu’on permet.

« Javi… on dirait que tu scans mon corps »

C’est une phrase que j’entends souvent.

« On dirait que tu lis une carte. »
« Par moments tu t’arrêtes, très doucement… puis ça repart plus profond. »
« Et là, je me laisse aller. »

Ce n’est pas un hasard.
C’est du travail neurosensoriel.
De l’écoute tissulaire.
Du respect du rythme.
Guider le mouvement de cette manière révèle souvent des tensions que le corps cachait depuis longtemps.

Et ensuite, le corps répond

À la fin de ces séances, j’ai entendu :

« Oh là là, Javi… je ne savais pas que mes jambes pouvaient s’ouvrir comme ça. »
« Il m’a fallu une minute pour plier la tête et le genou… vraiment ? »
« La douleur part… j’ai envie de rester dans cette position. »

Oui, les sensations peuvent être fortes.
Parfois surprenantes.
Souvent profondément apaisantes.
Pas parce que j’ai fait quelque chose de magique,
mais parce que le corps s’est enfin senti assez en sécurité pour arrêter de se défendre.

Trois personnes. Une découverte commune

Trois corps différents.
Trois histoires différentes.
Un même point manquant.
Pas la force.
Pas la souplesse.
Pas un exercice de plus.

Mais la respiration, le timing, et la manière dont le mouvement est guidé. C’est ça, la réalité du terrain. Pas des protocoles appliqués mécaniquement, mais une écoute constante de ce qui est là, maintenant. C’est la face vivante de la BioTouch Method® là où l’anatomie, le fascia, le système nerveux, le souffle et l’expérience humaine se rencontrent.

Et c’est pour ça que je fais confiance au corps :
quand on arrête de le forcer,
il montre très souvent le chemin tout seul.

👉 Réserver votre séance :

Je serai ravi de vous accompagner et d’explorer tout cela avec vous, à votre rythme.

Javi Molero

Javi Molero

Fondateur de la BioTouch Method®. Massage intégratif, fascia, respiration et massage postural à Bordeaux & Paris. Approche globale corps & souffle.

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